La Tribune des Valeurs

LES CHOUANS

Monsieur François Athanase de CHARRETTE de la CONTRIE était le Chef vendéen de l’insurrection, il la dirigea à Machecoul et participa au siège de Nantes, se battit dans le Marais poitevin.

Après l’échec de ses Chouans d’aider les émigrés à débarquer à Quiberon, il fut arrêté, condamné à mort et exécuté à Nantes.

Il reste les paroles de cette chanson :

Monsieur d’Charrette a dit à ceux d’Ancenis,

Mes amis,

Le Roi va ramener la fleur de lys.

Prends ton fusil, Grégoire Prends ta gourde pour boire Prends ta vierge d’ivoire Nos messieurs sont partis Pour chasser la perdrix

Monsieur d’Charrette a dit à ceux d’ Louroux Mes bijoux Pour mieux tirer, mettez vous à genoux.

Monsieur d’ Charrette a dit à ceux d’ Monfort Frappez fort Le drapeau blanc défend contre la mort.

Monsieur d’Charrette a dit à ceux d’Clisson Le canon Fait mieux sauter que le son du violon.

Monsieur d’Charrette a dit à ceux d’ Conflans Mes enfants Ralliez-vous à mon panache blanc.

Monsieur d’Charrette a mis sa plume au vent En avant On parlera longtemps des vieux Chouans !

Prends ton fusil, Grégoire, Prends ta gourde, pour boire, Prends ta vierge d’ivoire, Nos messieurs sont partis Pour aller à Paris.

L’insurrection prit naissance après le décret de la Convention promulguant la levée de 300.000 hommes en Février 1793.

Les insurgés (les Blancs) comptaient les nobles des provinces du Nord de la Loire, en passant par la Bretagne, la Normandie, le Maine et l’Anjou.

Leurs paysans, déjà voués à une grande misère, armés comme ils pouvaient les suivirent.

L’Etat leur avait supprimé leurs prêtres, ceux qui n’obtempéraient pas aux décisions devenaient réfractaires. Ils étaient ou emprisonnés, ou devaient se cacher, dans des granges qui devenaient l’église cachée du village.

Ce fut la goutte qui fit déborder le vase, pour ces paysans très catholiques.

Ils devinrent Chouans. Leur nom tire son origine du nom Chat-huant qui devint Chouan, et dont le hululement nocturne de vint leur cri de ralliement, contre les Bleus (soldats de la République).

Les insurgés formèrent une armée « catholique et romaine », puis « catholique et royale ». Elle compta jusqu’à 40.000 âmes. Elle remporta des victoires aux noms qui parlent encore des Chouans contre les Bleus :

Cholet,

St Florent le Vieil,

Machecoul,

Bressuire,

Thouars,

Parthenay,

Fontenay,

Saumur et Angers,

mais fit chou blanc devant Nantes.

Quelques Chouans célèbres :

Les frères Cottereau menèrent la danse : Pierre, Jean, François et René. Pierre fut arrêté et guillotiné. Jean et François moururent au combat. Seul, René survécut.

Henri du Vergier de la Rochejaquelein participa glorieusement à l’insurrection vendéenne. Après les défaites de Cholet, du Mans et de Savenay, il fut tué par un Bleu en 1794.

Louis Auguste Victor de Ghaisnes de Bourmont, émigré depuis la Révolution, il revint en Maine et Loire et devint un des chefs de la chouannerie au service du Comte d’Artois ;

Marie Pierre Louis de Frotté, chef de la chouannerie normande, émigré, revint en Normandie et tenta de fonder la Compagnie des Hommes de la Couronne. Il émigra de nouveau et revint en France pour y poursuivre la lutte. Il fut arrêté et fusillé, sur l’ordre de Bonaparte.

Armand Taffrin de la Rouërerie, émigré. Après avoir participé à la Guerre d’Indépendance américaine, sous le nom de Comte Armand Il essaya de soulever la Bretagne, l’Anjou et le Poitou dès 1789.

Menacé d’arrestation par l’Assemblée Législative, il se cacha au château de la Guyomarais où il mourut. Pour beaucoup il a contribué à la formation de la chouannerie et à son amplitude.

Si vous êtes descendants de Chouans, vous pouvez vous faire plaisir en lisant : Les mouchoirs rouges de Cholet de Michel Ragon.

Ode