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Autos-Avions-Passion

Ford V8 type 48. (3).

photo provenant du site http://www.pbase.com/xl1ken/ff31 que nous remercions

vendredi 2 octobre 2009

La photo est celle d’une Ford Tudor Sedan de 1936. A quelques détails près, la carrosserie est la mème que celle de la Ford 48.

AUDIBLE

MP3 - 4.8 Mo

De couleur bleue, l’intérieur en velours marron, la banquette arrière pouvait accueillir 3 passagers, tandis que les sièges avant, séparés, ne pouvaient recevoir que le conducteur et un passager, contrairement aux voitures de l’époque le plus souvent équipées de banquettes avant et arrière.

Son moteur était d’un silence et d’une souplesse tout à fait remarquable.

Le démarreur s’activait en appuyant sur un petit champignon qui se trouvait à côté du pédalier.

La boite à 3 vitesses était souple et bien synchronisée.

La puissance du V8 permettait de rouler pratiquement en permanence en 3 ème.

La direction convenablement démultipliée était agréable et précise.

Somme toute, une voiture des plus agréables à conduire qui incitait aux voyages.

Mon parrain avec qui je voyageais souvent de manière professionnelle, avait fait équiper la Ford de pneus neige, ce qui se faisait peu à l’époque. Il s’agissait de pneus aux dessins asymétriques et très profonds qui permettaient de rouler sur la neige sans patiner, pour peu que l’on conduise en souplesse à bas régime, ce qui était de rigueur avec le V8.

Nous revenions de Saint Lô la nuit en hiver. La route était sèche, mais mon parrain qui avait une expérience de la route beaucoup plus solide que la mienne, me mis en garde de me trouver sur une plaque de verglas en traversant un sous bois.

Il m’expliqua aussi que l’on pouvait se retrouver sur un tapis de neige protégé par un courant d’air bien que la route semblait parfaitement sèche.

C’est à ce moment précis que mes phares éclairèrent une nappe blanche qui recouvrait toute la surface de la route.

Très calmement mon parrain me dit de ne pas tourner le volant, de ne pas freiner ni débrayer.

Cette nappe de neige ne faisait qu’une vingtaine de mètres de long.

La voiture zigzagua un tant soi peu. J’appliquai les consignes reçues et nous sortîmes de ce mauvais pas sans encombre.

Au cours de ce même voyage, j’ai appris aussi que l’on pouvait rencontrer un banc de brouillard, toujours dans un endroit humide et pas forcément prévisible.

Mon parrain me proposa de nous arrêter dans un hôtel, mais j’étais trop heureux de conduire la nuit sur cette route où je confortais ma modeste expérience, moins de 100.000 Kms.

J’ai parcouru environ 25.000 Kms avec la Ford qui commençait à manger de l’huile.

A ce moment là, il existait des culots en aluminium que l’on plaçait sur les bougies avant de les remettre en place. Ceci évitait que les remontées d’huile n’affectent le bon allumage.

Nous nous sommes offert quelque W.E au bord de la mer, notre coin de prédilection à ce moment là était Le Touquet, Fort Mahon et Quend Plage.

Comme la plupart des jeunes, nous avions peu de moyens financiers, aussi, lorsque nous avions payé la chambre et l’essence, les poches étaient vides, mais nous avions une voiture et cela valait tout l’or du monde.

ANECDOTE

Nous nous réunissions tous dans la même chambre pour grignoter ce que nous avions pu soustraire à nos parents.

Comme il était interdit de manger dans les chambres, nous avions eu l’idée de "dresser notre couvert" dans un tiroir de l’armoire. Ainsi, lorsque le patron de l’hôtel, ne nous voyant pas descendre à l’heure du repas, avait bien dû se douter de ce que nous faisions, vint frapper à notre porte. Nous avons glissé rapidement le tiroir à sa place habituelle.

Nous avons ouvert la porte à notre visiteur avec le sourire innocent des délinquants récidivistes. Après qu’il eu jeté un regard circulaire n’apercevant rien qui lui aurait permis de se douter que nous nous apprêtions à festoyer, il se retira. Au menu, des quenelles de brochet froides ! Car pour tout dire, j’avais subtilisé à mes parents quelques boîtes, sans regarder l’étiquette.

Nous avions l’insouciance de la jeunesse, nous sortions de la guerre et d’une occupation avec laquelle, il valait mieux ne pas rigoler, nous tous savions ce qui s’était passé à ORADOUR-SUR-GLANE et nous étions heureux d’être en vie.

Cordialement vôtre, Raymond-Jean.


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Raymond de Cagny