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Vie d’hier et d’aujourd’hui

Le Fromage.

lundi 16 juin 2008

AUDIBLE

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Les fromages de grand-mère Perrine

Mettre le lait à cailler dans des écuelles, genre de pots en grès vernissé, troués comme une passoire dans leurs fonds, après les avoir garnis d’un tissu léger, comme de l’étamine.

Le " petit lait " était recueilli pour nourrir les cochons de grand-père, et même grand-mère m’en donnait un bol à boire quand j’avais dégusté trop de friandises envoyées par maman de Paris !…

Quand le caillé est bien égoutté, il peut se consommer comme tel, soit avec du poivre, du sel, de l’ail nouveau et des pommes de terre cuites sous la cendre, dans la cheminée, soit au sucre pour les enfants.

Mais lorsqu’on le conserve, c’était encore un autre rituel. Il faut placer les fromages bien égouttés dans de longs paniers plats, garnis de paille ou de foin sec.

Les fromages sont salés et poivrés des deux côtés et tout autour. Les paniers sont accrochés à la poutre maîtresse de la grande salle, et retournés de temps en temps.

Je la revois ma trop petite grand-mère Perrine pestant contre grand-père qui ne dépendait pas et ne rependait pas les paniers assez vite à son gré !…

Il fallait les surveiller ces fromages pour ne pas que les vers s’y mettent. La petite maisonnée en mangeait à chaque repas.

Les autres fromages étaient vendus deux fois par mois au " Ramasseur " qui prenait également les œufs, les lapins, les poules et les escargots de bourgogne que je ramassais dans les vignes, au pied des ceps, après la pluie, dans un panier à salade.

Une chose me troublait beaucoup , les lapins se vendaient au " Ramasseur " dépouillés ! Les peaux étaient remplies de paille, accrochées dans une remise, par grand-père. Un bonhomme affreux, à mon sens, sale, puant, passait les chercher contre quelques sous.

Quand il arrivait aux alentours de la Ferme, il criait " Peau d’lapin, peau ! " Et moi de m’enfuir, car une fois, il avait voulu toucher à mes cheveux…. Ode.


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Raymond de Cagny